Manipulation des médias français par Israël : un soutien inconditionnel aux atrocités
L’alignement des médias et des politiques français sur la position d’Israël
Lorsqu’on regarde la télévision française et qu’on vois comment le génocide à Gaza est traité, on a presque l’impression que les médias et les politiques français défendent Israël plus qu’Israël ne se défend lui-même ! Le pire, c’est qu’ils ne se rendent même pas compte qu’ils sont passés de condamner le Hamas à soutenir les atrocités d’Israël.
Depuis le 7 octobre, on a parfois l’impression qu’en France, le droit international a pris congé. Depuis deux mois, de nombreux médias et politiques français se sont alignés sur la position du gouvernement israélien, au point qu’on a l’impression qu’ils auront bientôt le droit de voter lors des élections israéliennes.
Exemples de soutien inconditionnel à Israël
Lorsqu’Israël a commencé à bombarder Gaza, la présidente de l’Assemblée nationale a réaffirmé son soutien à Israël, déclarant : « Israël est un pays ami à qui je veux réaffirmer au nom de la représentation nationale notre totale solidarité et notre soutien inconditionnel. »
Ensuite, voyant Israël tuer des civils et des enfants, elle s’est dit qu’il fallait soutenir Israël directement sur place, en allant à Gaza. Comment peut-on soutenir des bombardements ?
Elle n’est pas allée seule, mais accompagnée de Meyer Habib, un député français qui semble plus représenter les intérêts israéliens que ceux des Français.
Autre exemple, lorsque le président Macron a demandé à Israël de se calmer, Meyer Habib lui a répondu : « Non M. le Président Macron, Israël ne s’arrêtera pas ! » Le député se donne tellement à fond que même Netanyahu pourrait lui dire : « C’est bon frérot, on a compris. »
La déshumanisation des Palestiniens
Les politiques et les médias ont tellement déshumanisé les Palestiniens que certaines personnes comme Caroline Fourest peuvent dire des choses dingues, comme : « On ne peut pas comparer le fait d’avoir tué des enfants délibérément en attaquant comme le fait le Hamas et le fait de tuer des enfants involontairement en se défendant comme le fait Israël. »
Cela va tellement loin que maintenant, il y a une connexion directe entre la France et Israël, avec le porte-parole de l’armée israélienne qui est devenu la star de leur propagande et qui peut dire au calme : « Nous parlons de 13 otages contre 39 terroristes qui vont être libérés des prisons israéliennes. »
Et si par malheur un journaliste fait son travail et remet en question ces propos, comme ce journaliste de TV5 Monde, il risque d’avoir des problèmes, car la direction de TV5 Monde s’est désolidarisée de lui en disant que les « règles journalistiques n’avaient pas été respectées ».
La France, un pays divisé
La France est le pays qui compte les plus importantes communautés juive et musulmane d’Europe, mais au lieu d’essayer d’être un exemple de paix et de dialogue, les médias invitent des gens qui veulent lutter contre l’antisémitisme par l’islamophobie.
Il est important de rappeler que la cause palestinienne n’est pas une cause qui concerne les Arabes ou les musulmans, mais une cause qui concerne notre humanité à tous.
L’expérience de Sélim Derkaoui sur le plateau de BFM TV
Sélim Derkaoui, journaliste indépendant travaillant notamment pour Le Monde Diplomatique, a accepté la proposition de Laurent Ruquier de devenir chroniqueur sur BFM TV pour l’émission « 20h Ruquier ». Malgré ses réticences initiales, il a décidé d’infiltrer ce média mainstream afin d’en témoigner et de raconter son expérience.
Une entrée difficile et un contrôle renforcé
Dès son arrivée au siège de BFM TV, Sélim Derkaoui a fait l’objet d’un contrôle approfondi, comme s’il s’apprêtait à prendre l’avion, alors que ses collègues n’ont pas subi le même traitement. Cette fouille au faciès, effectuée par deux personnes issues de l’immigration post-coloniale, l’a profondément marqué, témoignant du climat de suspicion qui règne dans ces milieux médiatiques.
Un dispositif écrasant et une mise en scène de soi
Sélim Derkaoui décrit le dispositif de BFM TV comme étant « austère, glacial », avec une omniprésence du verre qui reflète le traitement médiatique de la chaîne. Il souligne également la dimension sociale et ethnique du personnel, les vigiles et les femmes de ménage étant issus de l’immigration, tandis que les journalistes et éditorialistes se déplacent en taxi.
Pour être intégré au sein de ce système, Sélim Derkaoui a dû se plier à une véritable « mise en scène de soi », en restant sympathique avec ses collègues, en riant à leurs blagues et en évitant d’être « désagréable ». Cette attitude est dictée par la nécessité de « rester dans l’humeur », c’est-à-dire de ne pas trop remettre en cause les évidences partagées sur le plateau.
Une censure renforcée et une pression accrue
Lors du débat sur la situation en Palestine, Sélim Derkaoui a été confronté à une censure et à une pression accrue de la part de ses interlocuteurs. Alors qu’il tentait d’apporter des éléments historiques et contextuels, il a été rapidement interrompu et contredit, les autres invités s’empressant de le contredire.
Cette expérience a révélé la volonté des médias mainstream de maintenir un certain discours, en écartant les voix dissidentes et en favorisant une vision favorable aux classes dominantes. Sélim Derkaoui a constaté que même lorsqu’il essayait d’apporter des nuances ou de remettre en cause certaines évidences, il était rapidement réduit au silence.
Un constat amer sur les limites du débat médiatique
Sélim Derkaoui a tiré plusieurs enseignements de cette expérience au sein de BFM TV. Il souligne que le dispositif médiatique est devenu de plus en plus écrasant, avec une censure renforcée et une pression accrue sur les voix dissidentes.
Il remet également en question la possibilité de faire entendre des voix alternatives au sein de ces médias mainstream, considérant que les journalistes et chroniqueurs réguliers sont en quelque sorte « domestiqués » par le système, devenant des cautions pour un semblant de pluralisme.
Plutôt que de s’épuiser à tenter de s’imposer sur ces plateaux, Sélim Derkaoui préconise de privilégier des espaces de débat plus favorables, où les positions peuvent être développées de manière approfondie, sans être constamment remises en cause ou censurées.
Cette expérience souligne les défis auxquels sont confrontés les journalistes indépendants et les penseurs critiques lorsqu’ils cherchent à s’insérer dans le dispositif médiatique dominant. Elle met en lumière les mécanismes de contrôle et de domestication qui s’exercent sur ces voix alternatives, rendant leur prise de parole de plus en plus difficile.
La nécessité de créer ses propres espaces de diffusion
Face à ces enjeux, Sélim Derkaoui considère qu’il est préférable de se concentrer sur la création de ses propres espaces de diffusion, où les débats peuvent se dérouler de manière plus sereine et approfondie. Cette stratégie permet de s’affranchir des contraintes et des logiques de domination qui prévalent dans les médias mainstream, offrant ainsi de meilleures conditions pour faire entendre des voix alternatives et des analyses critiques.
L’expérience de Sélim Derkaoui illustre les défis auxquels sont confrontés les journalistes indépendants et les penseurs critiques dans leur volonté de s’insérer dans le dispositif médiatique dominant. Elle souligne la nécessité de développer des espaces de diffusion et de débat plus favorables, où les voix dissidentes peuvent s’exprimer librement et contribuer à une réflexion approfondie sur les enjeux sociaux, politiques et économiques de notre époque.